En ayant vécu un traumatisme, notre vie est semblable au fait de traverser une tempête…
Durant l’enfance, le ciel est nuageux, mais plutôt calme,
A l’adolescence, le vent se lève et quelques gouttes de pluie se profilent,
Lorsqu’on commence notre vie d’adulte, on doit avancer face au vent et on ne peut plus ignorer que des trombes d’eau se déversent sur nos têtes,
Lorsqu’on avance tout de même… et qu’on a le courage de remuer notre passé, les éléments se déchaînent. La foudre nous tétanise, nous fait paniquer… Nous hésitons à avancer encore face à l’incertitude d’en sortir indemne,
Mais… sans affrontement… on ne peut pas réaliser à quel point le temps devient doux et apaisant une fois que la tempête est dernière nous.
La peur d’être jugé nous fait hésiter d'en parler, “tu n’avais pas besoin de t'y confronter”, “tu n’aurais pas dû le faire ainsi”, “pourquoi l’avoir fait sans aide”, “les tempêtes il faut les éviter… et non les traverser”...
C’est le fait d’en parler qui rend cette tempête réelle à nos yeux et à ceux des autres…
Y faire face n’enlève en rien les dégâts qu’elle a pu faire, mais on se sent (re)vivre… courageux…et différent, tout de même…
6 mois…
C’est le temps qu’il a fallu pour terminer la transcription des témoignages des participants au projet Résiliences…
6 mois de rencontres
6 mois d’échanges
6 mois de doutes
6 mois de volonté
6 mois de peurs
6 mois de questions
6 mois d’écoute
6 mois d’écriture
6 mois de relecture
6 mois de corrections
6 mois de compassion
6 mois de colère
6 mois de décisions
6 mois d’incompréhension
6 mois de décisions
6 mois d’interrogation
6 mois de rétrospection
6 mois d’introspection
6 mois de douleurs
6 mois de bonheur…
6 mois de remise en question c’est long… mais à l’échelle de la vie de 12 personnes adoptées… ce n’est pas grand-chose finalement…
Et maintenant, que faire de tous ces témoignages ?
Comment transcrire 12 histoires de vie… sans synthétiser ni dénaturer. En mettant en avant les côtés positifs ?
Comment faire comprendre nos points de vue sans offenser, sans choquer… et surtout sans donner l’impression de se lamenter… ? Autant de doutes et de questions qui auront un impact sur l’image que l’on pourra donner de l’adoption…
Le chemin est encore long pour Résiliences… Cependant je me réjouis de pouvoir commencer le travail photographique afin de pouvoir proposer des visages à joindre aux témoignages si poignants et percutants des participants.
Suivez le projet sur les réseaux sociaux :